Extrait du journal

ENSEIGNES « M. Massart, conseiller municipal, propose de taxer les enseignes rédigées en langues étrangères. » Enfin voici se lever l'aube Où l'on proscrit le mot aubain! Sur cet indésirable on daube. Il est temps qu'on l'envoie au bain!... Jours" féconds en clartés sereines, Nous ne pourrons plus voir dès lors Des' tailleurs natifs de Suresnes S'intituler English Tailors. Il se peut que cela défrise Les mauvais fils de Figaro Se qualifiant par traîtrise Hair Dresser ou Peluqiccro. : Mais le linguiste qui sanglote De désespoir en constatant , L'envahissement polyglotte Des enseignes, sera content. On nomme un refrain d'opérette Un lyric... Pourquoi ?... Point ne sais ! Si le puriste en lui regrette Parfois un bizarre français, Au public qu'est-ce que ça fiche ?... — Chers librettistes, s'il vous plaît, Sur le programme et sur l'affiche Remplacez Lyric par Couplet... Quelle inutile outrecuidance De donner le titre Dancing Aux derniers salons où l'on danse ! C'est choquant (plutôt que shocking)... Avec les vieux termes on triche : Du latin venait lavabo. Lavatory,, ça fait plus riche ; Par conséquent c'est bien plus beau. La clientèle moutonnière Des snobs amateurs de mouton Du restaurant hait la manière : Un grill-room est de meilleur ton...' Soldons (réforme élémentaire) Des mots étrangers tout le stock... — Mais comme en discuter m'altère, Je cours au> bar pour prendre un bock. Hugues Delorme....