Extrait du journal
heures plus tard, et elle n’avait encore rien reçu. La mignonne était en proie aux affres les plus douloureuses, en l’effroi d’un gigantesque lapin. Une heure avant le départ, encore rien! Fnlin, au moment de s’embarquer, l’Américain lui désigna, près du steamer, un ravissant yacht de plaisance et, lui remettant un trous seau de ciefs : — Voici ma petite cadeau I Avec ce Yacht vous pourrez venir voir moâ, quand vous vous ennouirez. Ces clefs, elles ouvrent une coffrefort où vous trouverez des bank-notes... Main tenant, si voulez me faire une petite con duite... Ht Jane, stupéfaite et ravie, put, sur son yacht, escorter jusqu'à la nuit le steamer du généreux Américain. Le plus curieux, c’est que cette histoire est absolument authentique. Indiscrétions : Grand, mince, élégamment cinglé dans une rc lingote grise, le monocle vissé à l’œil, por tant le chapeau haut de forme avec les huit rcllets réglementaires, le vicomte de Z... passe ses journées à jouer au billard. Kn principe, le jeu de billard n'a rien que de très moral et j’ajouterai que de très normal, mais vous ignorez probablement que cet adepte du carambolage est marié à une femme char mante qui, en plus de sa beauté, possède une fortune assez rondelette, tandis que le vicomte n a pour tout potage que la petite rente que sa femme veut bien lui octroyer... à la condition qu’il devienne un joueur de billard émérite. De deux à six. pendant quatre longues heures, le vicomte travaille depuis des mois les rappels, les massés, les rétros et autres subti lités de ce jeu débonnaire, pendant que madame son épouse marque les coups eu compagnie de son cocher ! il est un café aux allures transatlantiques où, sur le coup de minuit, nos belles de nuit en quête du client sérieux se donnent ren dez vous. Jusqu’à deux heures du matin, nos pécheresses sont parquées, tel un troupeau de mouton, en la salle du rez-de chaussée, sous la surveillance de deux maîtres d'hôtel aux allures respectables. A deux heures, le règlement de la Préfecture veut que tout café ferme sa devanture; aussi, à l’heure indiquée, le troupeau est envoyé au premier, en deux grands salons à tentures rouges où, par petites tables, les femmes prennent place, en attendant la venue du client. Tout cela est fort bien compris. Et, pour ma part, je n'y vois rien à redire quant à la mise enjscène. Ce genre d’établissement a son utilité, de même que ceux analogues qui sont recon naissables à la dimension de leur numéro. Ce qui est offusquant, c’est la partie tech...
À propos
Fondé fin 1890 par François Mainguy et René Émery, Le Fin de siècle était un journal mondain bihebdomadaire. Lorsqu’il paraît, il sort immédiatement de la masse en vertu de son style badin et de l’érotisme à peine voilé de ses dessins. En 1893, son « bal Fin de siècle » fait scandale à cause de la tenue très légère de certaines de ses convives. Quelques années plus tard, en 1909, le journal devient Le Nouveau Siècle. Il disparaît en 1910.
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