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Le Fin de siècle, 14 février 1891

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Le Fin de siècle
14 février 1891


Extrait du journal

D’un jaune affreux peint S’avance un sapin Lamentable de l’Urbaine, Où se puisse enfin Assouvir la faim De nos deux désirs en peine ! Qu'il fait doux sur tes genoux! Mon gros chien, embrassons-nous! Plein d’un bleu pivois, Le cocher grivois Sent le rut brûler sa nuque : Son maigre cheval Va d’un pas égal, En songeant qu’il est eunuque ! Oh!penser qu'il n'a mordu Jamais au fruit défendu! Mordons-y gaiement, Et d’un cœur gourmand, Sans remords croquons la pomme ! L’aimes-tu ? — Beaucoup ! Diable ! on y prend goût Au péché du premier homme ! Ta moustache aux longs frisons Coule eu mon cou des frissons... Ami, quel chemin Secret suit ta main ? Tu vas chiffonner ma robe ! O stores décents, Cachez aux passants Que ma pudeur se dérobe... Dans une ardente langueur Je défaille sur ton cœur ! Défaillons toujours, Mes ivres amours ! Mon âme de bonheur pleure, Goûtons les instants... Nous avons le temps, J’ai pris la voiture à l’heure ! Cheval, qui vierge mourras, Berce-nous entre nos bras !...

À propos

Fondé fin 1890 par François Mainguy et René Émery, Le Fin de siècle était un journal mondain bihebdomadaire. Lorsqu’il paraît, il sort immédiatement de la masse en vertu de son style badin et de l’érotisme à peine voilé de ses dessins. En 1893, son « bal Fin de siècle » fait scandale à cause de la tenue très légère de certaines de ses convives. Quelques années plus tard, en 1909, le journal devient Le Nouveau Siècle. Il disparaît en 1910.

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Données de classification
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