Extrait du journal
LEURS PETITS INTÉRIEURS m V Liane pk Lancy Rue Offémont, 28. L’appartement dans lequel nous pénétrons est des plus coquets et des plus élégants. On sent le goàt parfait de la femme qui a voulu diriger jusqu’au moindre détail de son installation. Après avoir traversé une. antichambre d’un joli style algérien, on entre dans la salle à manger, en velours vert ; sur la cheminée, deux vases de Chine de haute valeur. La chambre rat «n broché Pompadour, vieuxro»v ; de chaque côté du lit de milieu, des peaux d’ours blancs ; devant la cheminée", un écran du plus pur Louis XV. représentant une ronde de petites bergères. Le cabinet de toilette, dans le même goût, est en mauve; le meuble est en laqué blanc; la garniture de toilette en argent. Dans le salon, Liane de Lancy a donne libre cours à son amour pour les (leurs et les arbustes ; il y en a dans tous les coins, des plus rares et «les plus coûteux. La pièce est tendue de broché et peluche brodée bleue ; parterre, un tapis d’Aubusson de la meilleure époque. N’oublions pas de noter les deux meubles qui semblent le plue chers à la maîtresse de la maison ; son piano— car Liane de Lancy est une pianiste de premier ordre, — et le petit secrétaire Louis XV devant lequel elle aime à s’asseoir et à écrire... Liane, dont l'éduca tion a été très soignée, est écriveuse par goût,-et ceux qui Vont connue savent quels charmants petits billets elle sait écrire, quand elle le veut. L’élégante et un peu hautaine jeune femme que tout Paris a applaudie sur les pistes du Palais de Glace et du Pôle Nord s’est organisé l’intérieur qui convenait à sa beauté délicate et moderne : une bonbonnière riche et distinguée, sans une faute de goût, discrète et exquise tout à la fois. Petite soirée dat saute, avant hier, chez Rose de Folle ville qui est venue passer à Paris une permission de quatre jours, plus que jamais en compagnie de son beau lieu te nant compiégnois. Pour se dispenser de faire des visites, Rose qui tenait à revoir ses amies et ses amis, a invité les plus intimes à venir chez elle. Mais pour que la soirée fût gaie, elle n’a voulu avoir que de très authentiques amoureux en pleine lune de miel comme elle-même. Aussi s’est-on beaucoup bécotté dans les coins. Nous avons eu, l’autre soir, au si correct Palais de Glace, la grosse surprise d’une pe tite bataille de dames. C) Voir dans nos numéros 480, .481, 482 et 488, Liane de Pougy, Emilienne d’Alençon, Irma de Montigny, Marion de Lomé....
À propos
Fondé fin 1890 par François Mainguy et René Émery, Le Fin de siècle était un journal mondain bihebdomadaire. Lorsqu’il paraît, il sort immédiatement de la masse en vertu de son style badin et de l’érotisme à peine voilé de ses dessins. En 1893, son « bal Fin de siècle » fait scandale à cause de la tenue très légère de certaines de ses convives. Quelques années plus tard, en 1909, le journal devient Le Nouveau Siècle. Il disparaît en 1910.
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