Extrait du journal

Ou a célébré, le mois dernier, les trois cents ans du bon Perrault, que les Contes ont rendu célèbre. Ces jours-ci, ce sera le tour de Jules Verne. L'enfance n'a pas de meilleurs amis que ces deux écrivains,' qui continuent de lui prodiguer, l'un, les enchantements de la fable et de l'aventure l'autre, ce nouveau merveilleux -que la science a rendu possible, en ce temps de la T. S. F. que Mme Gérard d'Houvillë a si joliment su nommer le Temps sans Fées. Savoir d'ailleurs si l'électricité n'en est pas une ? Le règne des autres est cependant bien loin d'être terminé, et je sais plus d'un petit garçon de ce siècle qui croit encore à leurs prestiges le plaisir de croire est si humain Au reste, rien n'a remplacé pour l'enffance les charmantes créatures qui circulent dans les récits du vieux Perrault, où elles font de si beaux miracles, alors que Jules Verne, il me semblé, a perdu son trépied dû prophète, du haut duquel il nous annonçait, il n'y a rpas longtemps encore, tant de promesses difficiles à concevoir, qui depuis se sont réalisées sous nos yeux. J'avoue les avoir, pour ma part, assez peu goûtés dans mon enfance. Peutêtre m'y suis-je mal pris, n'ayant feuillété que les moins bons de ces livres pourtant célèbres. Les Grimpeurs de Rochers me divertissaient davantage, et les récits guerriers de Boussenard, plus actuels, environ i807. Mais surtout, n'ayant pas encore obtenu l'autorisation de me plonger en Dumas père, je faisais alors mes délices des incomparables' exploits du Capitaine Corcomn et de la tigresse Louison, que j'ainierais, relire quelque jour s'il n'était pas plus sage, peut-être, de rester sur mon souvenir. Hélas Il en va trop Il souvent des livres qui nous ont ravis comme de ces beaux jardins, si vastes autrefois à nos petites jambes, et qui nous apparaissent. tellement diminués quand le hasard ou quelque malicieux démon.ynous y ramène, après longtemps. Combien de poètes ont ainsi embaumé nos juvéniles rêveries, que notre maturité critique ne saurait retrouver sans déception Gardons, g&r.dons, au moins la fragile jet vague mémoire des courts instants où Us nous sera autant de gagne dans .cette continuelle perte de nos illusions que nous appelons la sagesse....