Extrait du journal

« Ne, vous faites pas trop d'illusions, me dit-il, sur le succès de cette démarche de votre gouvernement. Il existe sans doute chez nous une opinion profondément sympathique à la France et nettement favorable à la thèse d'après laquelle il convient de vous accorder les plus larges facilités pour vous acquitter de vos obligations. D'aucuns estiment même, comme moi, qu'il conviendrait de vous faire entièrement r2mise de votre dette. Malheureusement, il existe chez nous un parti germano-américain qui, bien que ne représentant qu'une minorité, est extrêmement puissant et remuant. Il a exploité la légende que vous avez trop longtemps laissée s'accréditer là-bas et d'après laquelle Vous étiez décidés à ne point reconnaître vos obligations. L'Allemagne, qui inspire par l'intermédiaire d'agents habiles son attitude, ne désire point que la Franche s'entende avec l'Amérique parce qu'elle veut que vous soyez contraints de cherchera, en désespoir de cause, les conditions de votre salut économique et financier dans une entente commerciale et financière avec le Reich. Borah et. son groupe sont les instruments inconscients, et dociles de cette tactique, et comme ils- exercent une infiuenée prépondérante dans le Congrès et que les républicains redoutent lés conséquences électorales de la politique de conciliation, et de justice qu'ils seraient, pour la plupart, enclins à suivre à l'égard de la dette française, ie gouvernement n'ose la préconiser. Ces* Twurolea clairvoyantes me reveniaient à l'esprit en apprenant tout à l'heure que ila délégation américaine avait repoussé notre suprême proposition- et que l'accord virtuellement réalisé- avait échoué à la suite de l'intervention des « irréductibles » auprès du Président, à qûî ils ont montré « te spectre menacant du Congrès »....