Extrait du journal

Les temps modernes, fertiles en épisodes déconcertants, nous en présentent de douloureusement inédits. Autrefois, les souverains ofiraient à leurs peuples d'attrayants spectacles cynégétiques et les conviaient à de grandes curées. Aujourd'hui, les anarchistes sonnent l'hallali des chefs d'Etat et, en Portugal, ils inscrivaient à l'avance au iableau un Roi, un Prince Royal, un jeune homme encore enfant, une Reine. Ils ne. désarment pas devant une femme aimée, respectée de tous, devant un jeune homme qui, n'ayant point encore participe au gouvernement, n'avait endossé aucune responsabilité. Ils tuent, parce que le régicide est leur fonction, et, si la foule ne les avait écharpes, ils eussent achevé leur effroyable besogne, sans se laisser émouvoir par l'admirable dévouement de la souveraine, de la mère couvrant son fils de son corps, s'interposant héroïquement entre le malheureux Prince et ses assassins. On avait tout d'abord annoncé et nous l'aurions souhaité pour l'honneur du Portugal que ces misérables étaient des étrangers. Etrangers ou Portugais, ce sont des terroristes qui, en abattant un roi, voulaient atteindre la royauté ou plutôt 1 autorité dont la royauté est le symbole. En accomplissana leur forfait, ils ne poursuivaient aucun but précis, déterminé. Ce ne sont ni des libertaires qui s'efforcent d'ouvrir à leurs pays des, (perspectives nouvelles, ni des illuminés :qui obéissent aux inspirations de leur conscience (perverse. Que diront pour des défendre ceux 'qui, chez nous, sympathisent avec les terronstes de tous pays ? Les assassins ont tire posément, froidement, sur la famille royale, et le xoi Carlos, qui était un grand chasseur, aurait pu dire, comme un de ses ancêtres, qui si je ne mie trompe régnait en Espagne Ils ont. bien visé; les brigands...