Extrait du journal

A la campagne craquements des arbres tordus par- le vent, plaintes romantiques et vaines des chiens hurlant à la lune, soupirs prolongés des locomotives entraînant vers des buts variés les corps humains entassés comme des harengs en dés boîtes étroites cocoricos autoritaires des coqs qui, depuis qu'ils sont sortis de. l'Arche de Noé, se croient obligés 'd'annancer l'aurore (comme si elle rie s'annonçait pas toute seule 1) roucoulements des pigeons qui s'aiment perpétuellement d'amour tendre pépiements bébêtes des petits oiseaux, concerts bourgeois des crapauds, batailles des chats sur les gouttières et des rats dans les greniers enfin dans le Midi surtout 1 petite sérénade moqueuse des moustiques qui, dans une intention purement intéressée, du reste, se prennent pour nous d'une affection nocturne, subite et si communicative que force nous est, suivant l'énergique expression populaire, de les avoir « dans la peau ». Si l'on ne peut le rencontrer ni à la mer, ni à la montagne, ni aux champs, où trouver le silence rêvé? Sera-ce dans le Ciel, si tant est que les portes nous en soient un jour ouvertes ? Rien de Ploins certain....