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Le Gaulois, 6 décembre 1923

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Le Gaulois
6 décembre 1923


Extrait du journal

y *** On a tant parlé de Marie Bashkirtself, on a tant écrit sur elle, on a tant publié aussi de pages arrachées à ses cahiers et à ses . rêves, que je préfère immédiatement en venir aux faits. Le mausolée de la jeune Slave, lieu de pèle rinage bien connu des Parisiens, des poètes, des artistes et des étrangers, est dans un état d'abandon révoltant. Mieux encore: depuis la mort de la mère de la pauvre enfant, un grand nombre d'objets, de souvenirs, un buste, des icônes de valeur ont été emportés. Je serai plus précis : sept paquets « assez volumineux » sont notés sur le registre de sortie du concierge du cimetière de Passy. M. Léon Riotor a donc raison de dénoncer la violation de sépulture; elle est flagrante et d'autant plus inexplicable, même dans le sens que voudront peut-être lui donner les héritiers, que l'abandon du mau solée fait honte et fait peur. Pauvre Marie!... Elle qui disait dans son testament: «Je meurs absolument pure de cœur, d'esprit et de corps. Je pardonne à tout le monde ! Mon lit de mort, avant que j'y sois déposée, sera recouvert d'un grand drap de brocart blanc qui retombera autour et tombera par terre. Ensuite, on construira une espèce de chapelle dans les envions des ChampsElysées. J'y tiens expressément! La chapelle devra contenir dix-huit ou quarante personnes. On y placera mon portrait... On y placera aussi un bel orgue à tuyaux, et une fois par an, le jour anniversaire de ma mort, je veux qu'il y soit chanté de la belle? musique triste par des grands artistes... On y placera aussi une statue qui sera faite par AL de Saint-Marceaux. Ensuite, je voudrais que les pauvres soient secourus en hiver autant que possible... » Or, le buste de Saint-Marceaux a disparu, le tombeau est fermé, les orgues ne jouent plus, et non seulement les pauvres ne sont pas secou rus, mais ils n'ont pas même le droit de venir s'agenouiller devant la dalle grise et blanche qui sert d'armure à leur amie....

À propos

Lancé par Edmond Tarbé des Sablons et Henri de Pène en 1868, le journal de droite Le Gaulois se définit comme un « journal des informations du matin et moniteur de l’ancien esprit français ». Sans surprise, son lectorat, assez limité, appartient essentiellement à la grande bourgeoisie. En 1929, le journal est absorbé par Le Figaro.

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