Extrait du journal

Nous recevons de M. Henri des lloux, la lettre suivante : A MM. Arthur Meyer, directeur, et Henri de Pêne, rédacteur en chef du GAULOIS Messieurs et chers confrères, La Civilisation n'est plus. Vous avez bien voulu donner un sympathique adieu au journal dont j'étais depuis près de qua tre'ans le fondateur et le directeur. C'est au moment où la lutte pour toutes les boimes causes va devenir plus ardente et plus décisive, aue l'arme, forgée avec tant de soins et de patience, échaupe à nos mains. Vous savez l'un et l'autre quels liens unissent un rédacteur en chef à son œuvre, et vous avez compris mes senti ments en face d'un événement brusque et imprévu. Je vous remercie. Cependant je ne puis me résoudre à ren trer sous la tente. Ni les encouragements, ni, j'ose le dire, les résultats n'ont manqué à la politique que nous défendions à la Civilisation. La crise républicaine est ou verte ; pour qu'elle ne dégénère en crise nationale, le concours .tous les bons citoyens est nécessaire. Le salut do la pa trie dépend d'eux. Votre journal, tel qu'il vient d'être re constitué, me paraît mieux que tout autre répondre aux nécessités de notre temps. Il fait une part égale à la gravité qui con vient aux représentants des justes causes et aux grâces légères que réclame le goût français. 11 pratique cette politique large, nationale, moderne, qui prépare la réconci liation des partis autour d'un gouverne ment héritier de toutes les gloires du passé, ouvert à toutes les aspirations contempo raines. Le Gaulois n'est il pas lui -môme un vivant témoignage de ce que peuvent la fusion des opinions honnêtes et l'alliance des généreux efforts ? Je vous demande un asile et une place dans vos rangs. Je défendrai avec vous les principes qui nous sont également chers, les libertés légitimes et les traditions nécessaires. Je combattrai sous votre égide les tyrannies mesquines et les grandes lâchetés aux quelles la République actuelle semble irré médiablement condamnée. Nous tâcherons de contribuer, pour notre humble part, â fonder sur les principes du droit moderne, et .suivant les besoins de notre époque, ce gouvernement de demain qui aura mission de relever les ruines d'aujourd'hui. Si vous ne me jugez indigne de prendre place parmi vos collaborateurs, dès main tenant je suis vôtre. Agréez, messieurs et chers confrères, l'hommage de mes plus dévoués et cor diaux sentiments. HENRI DES HOUX, Ancien directeur politique de la Civilisation. Paris, le 6 août 1832. Nous remercions l'ancien rédacteur en chef-directeur de la Civilisation d'ê tre venu frapper à notre porte, et nous l'ouvrons cordialement à sa personne et à ses croyances, qui nous sont égale ment sympathiques. A partir d'aujourd'hui, M. Henri des Houx est de la maison. H. P....