Extrait du journal

Il appartenait à une femme de remettre le paravent à la mode. Cette artiste, qui a nom Madeleine Lemaire, a répandu sur les expositions, depuis un demi-siècle, et elle s'en vante, plus de fleurs que n'en répandit le printemps. Ces paravents fleuris, ces jardins suspendus, ne ressemblent pas à ce que nous avons vu d'aquarelles, de panneaux décoratifs ravissants, de la célèbre portraitiste des roses. Chaque fleur étudiée en relief, sculptée, est peinte en même temps, ou presque, iL fresque. Les.fonds ont toute la. légèreté d'un ciel matinal d'avril ou d'un crépuscule d'automne. Il fallait la science, le goût d'une artiste hors de pair, pour créer ainsi, en marge de l'art du sculpteur et du coloriste, une façon nouvelle, si personnelle, de représenter des branches de marronniers en fleurs, des hortensias bleus, des digitales, des guirlandes de vignevierge ou des gerbes d'ancolies. et des roses, des roses de quatre-saisons, eu festons, en astragales, dans, des corbeilles de jonc ou jaillissant de la terre et portraicturées, comme les Béatrix de Guzance, de Van Dyck, sur le sol d'un parc dans toute la splendeur de leur rayonnante jeunesse....