Extrait du journal

Songez quel je suis entré à Condorcet dans l'hiver de 1870. Quelle date la guerre prussienne, Paris assiégé, une lutte sans espoir et seulement pour l'honneur. Dans les rues, nous croisions les bataillons fourbus qui revenaient de quelque sortie malheureuse, ou les files d'affamés qui s'allongeaient à la porte des boucheries. Et on a eu si froid cet hiver-là Les arbres coupés sur les boulevards faisaient tant de fumée et si peu de feu 'Cependant, à peine en eûmesnous fini avec la guerre étrangère, ce fut pis. Gomment ne pas se rappeler ce matin de mars 1871 où nous fûmes prévenus qu'il n'y aurait pas classe l'aprèsmidi, en raison de certains incidents qui s'étaient produits vers Montmartre ? Ainsi, notre vie scolaire était ponctuée par les malheurs publics. Puis ce fut la bataille dans les rues, l'incendie allumé par des mains françaises. Toute l'horreur humaine avait tenu dans nos yeux d'enfants^...