Extrait du journal

Pour des esprits d'une certaine race, le. plus important des griefs à faire au monde moderne est le grief de confusion. Goethe, là-dessus> est notre maître, qui préférait l'injustice au désordre. Ne ;Vous laissez pas, d'ailleurs, prendre au paradoxe l'injustice en pareil cas est plus apparente que réelle, tandis que le .désordre, avec ses horribles conséquentes, serait irrémédiable. Certes nous sommes bien, placés, à notre époque, pour apprééier le malheur de vivre sans cimentation spirituelle profonde, seule origine de l'ordre. Notre civilisation, dont nous somaiies si fiers, est une civilisation matéjrieH'e; Cette tare, et la conscience que l'on !«n a, datent d'hier. Un témoin irrécusable à cet égard, c'est le mot lui-même de matérialisme. Sans doute, la' chose test .aussi ancienne que l'excès du luxe :et que la surabondance du péché. Ce qui 1 .est nouveau, c'est Ila chose organisée, propice à tous les développements possibles. Et est au caractère récent de ce principe que correspond l'acceptation (courante du terme.de nmlérialisrne Il date du XVIII» siècle et fut inventé par le philosophe Berkeley pour désigner toute théorie admettant l'existence réelle de ila matière. On sait que pour 'Berkeley la matière n'est qu'une illusion. illltision ou réalité, on se trouvait loin encore du. matérialisme, pris au sens restreint, devenu le- gens courant, lequel caractérise une conception n'accordant d'existence qu'à la matière et à ce qui en procède. Voilà la nouveauté. 'Voilà ? triomphe de l'esprit moderne.' Et voilà à l'oeuvre le principe de chaos ¡et de bouleversement dont nous somanes, depuis plus d'un siècle, les victilues.....