Extrait du journal

:0n a beaucoup parlé déjà de la situation misérable faite aux intellectuels par la société actuelle et, de fait,' cette situation est une des hontes de notre temps mais elle est une des oonséquences de cette crise dont la cause est ailleurs. M. Lucien Gorpechot, ici-même, a publié un ingénieux article sur cet aspect du problème et blâmait les écrivains de se former en syndicats. En principe, il a sans doute raison et j'ai tout lieu! de redouter comme lui les excès démagogiques où se porteront des groupements qui ne tiennent pas comptede la.différence des valeurs mais les participants de ces syndicats répondront à; ses arguments qu'il ne s'agit plus ici de théories politiques, mais de vie quotidienne, .que bientôt, s'ils n'essaient pas dé se défendre, ils mourront de faim,, à moins qu'ils ne se fassent terrassiers out mercantis, et qu'il leur faut vivre d'abord et raisonner ensuite. Il me semble, au surplus, que les syndicats ne changeront rien à l'affaire et qu'il faut, pour sauver la France intellectuelle, des effort plus grands que les leurs....