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Le Gaulois, 18 février 1919

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Le Gaulois
18 février 1919


Extrait du journal

S'il veut, par exemple, se définir à lui-même le sentiment de la Chambre,, il n'est pour lui que d'évoquer deux circonstances où il le retrouve, à un long intervalle, égal à lui-même. Une première fois, c'était au lendemain de notre surprise au Chemin des Dames. Dési;eux de rassurer l'opinion justement émue, M. Clemenceau déclare Il s'agit d'une question de fait. Les effectifs des divisions s'épuisent, ceux des Allemandes comme les nôtres. Mais pendant ce, temps, les Américains viennent pour la partie décisive. » La Chambre applaudit tout entière et le pays oublie les dangers du jour, pour acclamer la promesse du salut et l'arrivée du sauveur. Ces acclamations, M. Wilson les retrouve, à la Chambre, le jour où il y est reçu officiellement et où, du haut de la tribune qu'occupe, pour la première fois, un étranger, il célèbre, dans une allocution improvisée, les sacrifices accomplis par la France et qui- lui créent des titres incontestés à recevoir la plus large part dans la récompense de la victoire. Devant le regard méditatif de M. Wilson, il me semble que seules ces deux dates doivent se dresser pour synthétiser la réalité de nos sentiments. Dans les ménages les plus exemplaires, dans les amitiés les plus intimes, des nuages peuvent parfois s'élever la communauté s goûts, la communion des idées ont tôt fait de les dissiper. Il se peut que MfWilson n'ait pas obtenu la réalisation intégrale de la grande pensée de son règne la constitution d'une Société des nations. Comme garantie de ce nouveau statut de l'humanité, M. Bourgeois souhaitait l'installation d'une gendarmerie internationale. On s'est arrêté à mi,chemin. Mais si, grâce à un pacte conclu à la faveur de concessions réciproques, le monde est désormais, pour un certain temps je ne dis pas pour toujours, •ixélas à l'abri d'une guerre de destruction, l'honneur en reviendra à Mj "Wilson et à M. Bourgeois qui, dans leurs aspirations généreuses, n'ont pas craint d'être traités d'utopistes par des esprits plus amis des réalités prochaines est tangibles....

À propos

Lancé par Edmond Tarbé des Sablons et Henri de Pène en 1868, le journal de droite Le Gaulois se définit comme un « journal des informations du matin et moniteur de l’ancien esprit français ». Sans surprise, son lectorat, assez limité, appartient essentiellement à la grande bourgeoisie. En 1929, le journal est absorbé par Le Figaro.

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