Extrait du journal

militaire UN COMPROMIS La question du service militaire; vient encore de rebondir, après une séance du conseil des ministres où des opinions assez divérses, assure-t-on, se sont manifestées. Hier, les deux ans paraissaient acquis aujourd'hui, nous en sommes à dix-huit mois, et il faut convenir que cette dernière fixation est aussi., arbitraire que l'autre. Mais elle réalise un1 de ces compromis en mezzo-lermine chers à tous ceux qui, dans l'indécision de leur esprit, espèrent se tirer d'embarras en donnant une demi-satisfaction à tout le monde, ce qui est proprement n'en donner à personne. Et peut-être s'en .apercevra-t-on quand .se dresseront les amateurs du service d'un an, lequel, s'il n'avait point pour compensation et corollaire la constitution d'un cadre permanent fortement musclé, réduirait à 4,000 c'est le ministre qui l'a dit le nombre des fantassins existant dans la métropole. Quelle figure, avec" une pareille indigence, ferait la France dans le monde, surtout en présence des circonstances que nous traversions L'imbroglio, il faut bien en convenir, provient pour une grande part de la mauvaise énonciation du problème. Je ne voudrais pour rien au monde être désagréable à M. André Lefèvre, qui apporté à" 'exercice de ses difficiles fonctions un dévouement, un tact et un dis-,ornement habituel dignes de tous les éloges. On ne peut cependant s'empêcher de constater qu'en prenant naguère pour base de tout son système le service de deux ans et en en faisant, sans autre explication, la pierre d'assise du statut militaire futur, il a interverti l'ordre des facteurs, érigé en dogme ce qui n'est en réalité qu'une résultante et ouvert ainsi la porte à toutes les contestations....