Extrait du journal

De ce type, ah si vous pouviez savoir combien on est écœuré et lits Si pour vous le plus intéressant ou le plus expédient n'était pas de prendre un journaliste sous le bras et de l'entraîner vers le Laocoon, d'obtenir quelque chose BQqjr^lacïnère Camus, un coin de comd'où l'on peut tirer aux jambes d'un grand ministre, ou le sourire de quelque petite confédérée de NI. Jouhaux, oui vous n'auriez pu que trop vous rendre compte de la satiété, de la colère et de l'angoisse parfois que soulèvent tant d'infériorités, de présomptions, de déformations, de périls Je le sais bien, monsieur vous allez vous présenter à la surenchère des promesses, avec la gloire de nos soldats .avec. le reflet honorable que projette sur vous l'héroïsme même de quelques-un de vos collègues, et vous aurez pour paravent ou tremplin les splendeurs de cette épopée mais, conte vous, les incuries officielles, les imprévoyances, les intrigues, les inadmissibles épreuves qui obscurcissent la victoire, et soyez assuré que cette fois, on l'espère du moins, il vous faudra donner au .préalable d'autres gages que des mots, d'autres référencés que les buvettes. Et, sans paradoxe, j'imagine volontiers la confiance que, pourrait enfin rencontrer un de ces « sortants », qui, franchement, sincèrement, reconnaîtrai le formidable gâchis dont il représente une des causes, et s'en autoriserait pour l'honneur personnel d'y remédier. Pour moi, monsieur, l'avouerai-je à ma honte ? je n'ai guère voté jusqu'ici. Il est des dilettantismes qu'on regrette. Cette grande affaire des -urnes m'a toujours semblé d'une inutilité et d'une inélégance qu'il est bon de laisser aux autres. Et tout en connaissant depuis longtemps le cri fameux du moraliste: Qu'une vie est belle, qui commence par l'amour et) finit par l'ambition » l'ambition de politiquer, sur un ton ou un autre, ne fut jamais la mienne. Mais à cette heure n'est plus de mise un si beau détachement. Voter, c'est aujourd'hui un devoir. Il s'agit de voter, comme il s'agît de respirer. Car cette fois il ne s'agit plus de politique seulement, mais de la patrie même....