Extrait du journal

Mais il n'est pas besoin que nos ministres aient commis ce crime envers la patrie pour qu'on les accuse. S'ils ont refusé la proposition de l'em pereur d'Allemagne, ils sont coupables de trahi son ; s'ils l'ont simplement laissé faire, ils sont coupables d'imprévoyance. Dans l'un et l'autre cas, ils sont inexcusables. S'il ne convenait pas à leur abject égoïsme d'avoir à compter plus tard avec un généralissime français, ils devaient réSlarner ce titre pour un général russe. C'était 'autant plus facile que, la Russie fournissant le contingent le plus nombreux, il était naturel de lui réserver l'honneur du commandement. En aucun cas il ne fallait accepter le généralissime allemand, parce que le commandement en chef doit nécessairement conférer à l'Allemagne tout le bénéfice de la croisade commune. Ce sont, en effet, les apparences qui mènent le monde. Les peuples ont des yeux d'enfant; ils sont uniquement sensibles au caractère extérieur des phénomènes qui les frappent et ne savent rien des explications ou des commentaires qu'en peuvent donner les gens instruits. Nous savons, nous, que le généralissime n'a qu'une autorité li mitée et purement représentative,que le titre dont il est investi n'implique, de notre part, aucune subordination militaire ou politique, et que si nous faisons campagne aux côtés de l'Allemagne, c est en qualité d'égaux, non de subordonnés. Les Chinois ne le sauront pas. Ils verront seulement que le commandant en chef est un Allemand, et ils en concluront avec une logique qui parait ir réfutable en sa simplicité, que l'Allemagne est la...