Extrait du journal

En admettant même que M. Faure ait à ge plaindre soit de son directeur, soit du ministre, ou des deux à la fois, en supposant au besoin que la .question financière ne BOJt-pour rien dans sa détermination de quitter son théâtre, M. Faure a encore tort dé mettre de la sorte, du jour au lendemain, la clef sous la porte de l'Opéra, sans souci des égards qu'il doit au public car enfin, si grand chanteur qu'on soit, l'artiste doit quelques égards à un public qui, depuis dix ans, l'a choyé, fêté, applaudi, et auquel il appartient 'bien plus qu'au directeur et au ministre!' Les directeurs sont fragiles, les ministres ne sont pas éternels, le public reste. A ce public, il déplaît souverainement qu'un artiste, à la première querelle, quitte l'Opéra comme un cabaret, en se déclarant prêt à solder l'addition à fixer par les tribunaux; ce public, innocent des différends qui ont pu s'élever çntre l'administration et le chanteur, n'admet pas qu'on le lâche si cavalièrement, et qu'on fasse semblant de tenir si peu à lui; jl a droit à des égards, ce public qui n'entre pas dans les questions d'argent; il a le droit d'exiger, qu'en le quittant, après une si longue et si tendre union, on lui fenvoie ses lettres et ses mèches de elievpqif avec une lettre bien tournée et quelques paroles bien senties....