Extrait du journal

J'aL honte de parler après tant :d'autres de ce qui frappe tout d'abord bien entendu le regard et ensui t-e l'attention du voyageur, à savoir la locomotion en chemin de fer. Mais n'y aurait-il pas lieu d'examiner une foispour toutes si le système des salles d'attente.fermées. à clef doit persister éternellement, alors que toute l'Europe le répudie si dans les gares à créer, à restaurer, il ne serait pas sage de multipUer les ascenseurs du genre de celui qui, à la gare de Lisbonne, par exemple, m'a évité ce calvaire de l'escalier de l'étranger, si dura monter, a dit Dante? L'odieuse attente des bagages ne pourrait-elle pas s'abréger par leur délivrance sinon sur les quais mêmes de débarquement, au sortir du wagon, comme en Angleterre, du moins grâce au classement des colis par ordre alphabétique, comme.cela se pratique du.reste déjà à P.-L.-M-,d'après une méthode qu'on m'a dit être d'origine autrichienne ? l' Le confort de nos demeures parisiennes est-il également assez complet pour ne pas comporter la mise en œuvre de tel ou tel mode d'aménagement pris hors de France? Sans aller jusqu'à demander la substitution des poêles, dans les maisons sans calorifëres,à notre cheminée, si impratique cependant puisque le meilleur du feu s'en va dans les'tuyaux, qu'est-ce qui nous retarde d'importer les doubles fenêtres à la place de nos croisées parisiennes introductrices de vents coulis ? N'est-il pas humiliant de penser que les Russes en visite chez nous sont tentes, n'étaient les lois de la politesse à ne point enfreindre, à garder leur pelisse dans beaucoup de salons parisiens? Où serait le mal également, si désormais dans nos théâtres les places d'orchestre étaient abordables pour'd'autres que les particuliers~ très maigres ou amincis par les divers systèmes Benting, si dans les baignoires plus de deux personnes pouvaient voir la scène en restant assises et sans risquer le fâcheux torticolis, en même temps que s'abolirait l'impôt du petit banc d'autant plus désagréable qu'il est souvent perçu par l'ouvreuse au moment le plus palpitant du dénouement ? Toutes vexations architecturales ou autres, dont on peut dire avecle vieux refrain

À propos

Lancé par Edmond Tarbé des Sablons et Henri de Pène en 1868, le journal de droite Le Gaulois se définit comme un « journal des informations du matin et moniteur de l’ancien esprit français ». Sans surprise, son lectorat, assez limité, appartient essentiellement à la grande bourgeoisie. En 1929, le journal est absorbé par Le Figaro.

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