Extrait du journal

M. Eernand Vanderem, dont l'esprit libre et piquant sait à merveille désigner les faiblesse de notre temps, a récemment mis en lumière, avec beaucoup de verve, le peu d'égards que la République marque aux gens de lettres et lé dédain'où elle a tenu les plus grands. La justese de ces.remarques n'est pas contestable. C'est quand on passé aux remèdes. que la, discussion commence. Certains voudraient induire l'Etat à reprendre les traditions de l'ancien régimes à s'occuper des arts qu'il néglige, à pensionner les écrivains on a été jusqu'à parleur de fonder un ministère des lettres. Cette seule idée fait frémir. Outre que ce n'est certes point le moment ^d'augmenter le poids qui surcharge les contribuables, et qu'il faudrait bien plutôt supprimer des ministères que: d'en 'créer, à quoi servirait celui dont il s' a-git ? Distribuerait-il des décorations plus nombreuses, de façon à exaspérer encore la vanité déjà irritable,. la jalousie susceptible de la plupart des auteurs Ses faveurs n'iraient-elles pas nécessairement aux candidats les plus intrigants, aux œuvres les plus communes ? Pour le peu qu'il donnerait aux écri¡vains, ne les dégraderait-il pas terriblement ? Ne l'aperçoit-on pas déjà entouré 'id'un bouillonnement d'envie vraiment effroyable ? Le sûr moyen d'enlaidir 1es ihelles-lettres et de leur ôter leur liberté divine, c'est de vouloir que l'Etat s'intéresse à elles....