Extrait du journal

qu'on se permet J'ai peur d'être un peu ridicule en parlant de cette vieille chose, la conscience civique, qui sent l'hisftoire romaine et dont mes contemporains n'ont idée que lorsqu'ils vont à l'Odéon. Leur tournure d'esprit sur cette question n'a rien de celle de Caton. Par exemple, on ne s'amuse jamais tant, depuis qu'il est avantageux d'aller faire des achats dans les pays à change bas, qu'à raconter, au retour du voyage, les bons'tours joués à la douane pour passer des stylos, des peignes d'écaille, des serviettes de table ou des pelisses de i fourrure. Chacun renchérit là-dessus. | Ôlï serait honteux d'aveir trouve mQJns 'de malice dans son sac c'est bien ¡l'occasion de le dire que son voisin, ili y a les grands vainqueurs du douanier, ceux qui se vanteraient volontiers d'avoir franchi la frontière en lui dissimulant une automobile, et les francs-tireurs, ceux qui harcèlent l'ennemi et le roulent avec quatre paquets de cigarettes ou une paire de chaussettes de soie. .Vous savez comme moi qu'aux rentrées de vacances il n'est bruit que de ces exploits antidouaniers. Ils nous font bien r.ire. Ils s'enveloppent de tant d'esprit, de tant de malice française r Puis il est si agréable de tirer de ce fonctionnaire brutal, Grand Inquisiteur moderne qui ne respecte même pas l'intimité de notre, valise, une vengeance sournoise et écrasante. C'est une lutte ouverte entre le voyageur et le douanier. On joue au plus fin...