Extrait du journal

II y a une fleur dans le. jardin, si frêle pour avoir été la première. Mais elle est l'annonciatrice de la multitude des autres. Maintenant toutes. elles vont la suivre en un cortège ininterrompu, jusqu'à ce que les jours a nouveau s'obscurcissent et de mois en mois, et d'instant en instant, elles parsèment de joies là terre en leur .Les violettes,, voici les violettes;' -et l.ès primevères, et' les puis le feu d'artifice des et, des pommiers, et ,puis les lilas qui s'attroupent et les marronniers qui font la haie, et les acacias en dômés et les ébéniers en cascades. Alors, sous un coup de braguette, toutes les rosés s'ouvrent. Partout les .parfums courent. Sur leurs tiges délicates se courbent lets œillets,' et les lis se dressent sur leurs tiges hautaines. Les pois' de senteur graciles s'élancent en se parant de toutes les nuances; de la sensibilité dès femmes. Et puis. c'est le demi-deuil des clématites ,et puis, éblouissants comme un coucher de soleil, les dahlias inquiets et.les ailiers chrysanthèmes, et puis les roses de 'Noël, dont .la blancheur lasse chante encore 'sous 'la neige. ,.̃ ̃. 1 Comme là première fleur du jardin, .un jour apparaît pour nous le premier sourire de l'amour. Il est, à son .instar, indécis et frisson.nant: Ce jour-là aussi, l'atmosphère était légère sous un ciel de clarté et, dans la fraîcheur de; la jeunesse, les mots balbutiés et les désirs sans but, tout témoignait de l'innocence de l'heure. Elle, et lui se sont regardés il .y, avait de la fragilité dans leurs gestes, et ils se sentaient soulevés de terre par, une force inconnue. Elle était pour lui le mystère qui se dérobe il était pour elle le mystère qui s'annonce.- Car c'est d'abord en sourdine que l'amour au printemps frappe à la porte....