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Le Gaulois, 25 février 1928

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Le Gaulois
25 février 1928


Extrait du journal

13 mort de Parmi les plus pathétiques documents que l'on a pu voir, ces jours-ci, à cette belle exposition que la Bibliothèque nationale consacre à la Révolution française, figure une pièce célèbre et particulièrement émouvante le dessin de David, représentant la reine Marie-Antoinette sur la charrette qui la mène à l'échafaud. Férocement républicain, le peintre, qui avait déjà voté la mort du Roi, s'était placé, chez des amis, à une fenêtre de la rue Saint-Honoré, ce matin du 16 octobre 1793, afin de voir commodément s'écouler sous ses yeux le lent et tragique cortège. D'une plume atroce, il en a saisi l'essentiel raide, les mains liées, tournant le dos à l'attelage dans cette marche à reculons vers la mort, la malheureuse Marie-Antoinette est vêtue d'une camisole blanche, coiffée d'un bonnet d'où s'échappent, sur la nuque déjà préparée, les mèches grises, coupées court. On avait redouté l'éffet sur la foule d'une victime en habits de deuil. La tête est droite, le regard fixe, un pli rude abaisse le coin de la bouche de quel dur coup d'oeil l'artiste a saisi et rendu ce trait Impossible d'é ne pas penser à lui autant qu'à elle, devant cette hallucinante image, si dépourvue de pitié, d'émotion. On sent que sa main n'a pas tremblé on lui en veut de ce dessin, autant qu'aux juges du Tribunal, aux bourreaux du Temple et de cette Conciergerie, où, quelques heures auparavant, la condamnée a griffonné, sur son pauvre Office de la Providence, l'adieu suprême « Mon Dieu, ayez pitié de moi Mes yeux n'ont plus de larmes pour pleurer pour vous, mes pauvres enfants adieu, adieu Marie-Antoinette. » On a vu aussi, rue de Richelieu,- cette relique et sur la vitre qui la protège, peu de cœurs humains, j'imagine', ont pu rester indifférents. Parlant si haut à l'imagination, ces divers débris d'un grand drame évoquent avec une intensité douloureuse l'atmosphère de ces jours de haine et de sang, qui déshonore la Réyolution et l'humanité avec elle....

À propos

Lancé par Edmond Tarbé des Sablons et Henri de Pène en 1868, le journal de droite Le Gaulois se définit comme un « journal des informations du matin et moniteur de l’ancien esprit français ». Sans surprise, son lectorat, assez limité, appartient essentiellement à la grande bourgeoisie. En 1929, le journal est absorbé par Le Figaro.

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