Extrait du journal

C'est aussi la grande guerre que célèbre le monument élevé par les organisateurs de l'exposition de l'Automobile. Ii célèbre, en outre, les véhicules a traction mécanique. Et, pour les lecteurs qui ne passent point aux Champs-Elysées, nous dirons comment, ces deux grands thèmes ont été ici traités. Sur une largo base que décoraient et dérobaient des thuyas, des lauriers et d'autres plantes vertes, on avait hissé un .tank de grandeur naturelle. Non yaa un vrai tank, mais une fidèle et inexorable reproduction en terre glaise, faite dans un esprit de servile réalité. Devant ce tank, un éphèbe nu, surgi du limon et de la boue, levait les bras, une main tenant la torche du Progrès. Cet éphèbe, poursuivi' par le monstre métallique, semblait appeler il. l'aide et poussait un dernier cri avant d'être broyé. Le tank, précédé da l'éphèbe, était flanqué, à droite et gauche, de lions assez pareils au lion de Belfort, mais dégénérés, domestiqués des lions tristes et penauds. De plus, il était pavoisé d'écussons peints de couleurs vives et dessus, écoutez bien, une imagination assurément intrépide avait juché, sur la tourelle, il la place de la coupole, éblouissant de blancheur, un moulage de la Victoire de $amothrace...