Extrait du journal

C'est le mot dont s'est servi le Gaulois, l'autre jour, à propos de l'incident fâcheux qui vient de mettre en cause les laits et gestes du capitaine Borup, attaché militaire à la légation des Etats-Unis à Paris. On sait de quoi est accusé cet officier d'avoir soudoyé, au Ministère de la marine de France, les agents secondaires pour lui livrer des cartes, des plans et la description des travaux exécutés le long de nos côtes, sur l'Océan et la Méditerranée, en un mot les secrets les.plus importants de notre défense nationale. D'une lettre du nouveau ministre des Etats-Unis, il résulte, non pas que M. Borup soit étranger à tout ce qu'on lui reproche et innocent de tout ce dont il est accusé, mais qu'il n'a jamais donné communication des résultats de son espionnage ni à l'Allemagne ni à l'Italie. La diplomatie américaine a compté et compte dans ses rangs plusieurs membres qui sont connus pour leurs sympathies allemandes. Je ne m'appesantirai pas ici sur le nom et sur le rôle du célèbre prétorien-diplomate Bancroft, qui représentait il y a quelques années les EtatsUnis à Berlin, avec le titre de ministre plénipotentiaire. Celui-là était un ennemi de la France et un admirateur passionné de Bismarck....