Extrait du journal

Donc, déménagement il y a, et il y a eu surtout. Pendant de longs jours, c'a été des allées et des venues sans fin, de l'ancienne demeure à la nouvelle. Et un désordre ! Les tableaux posés l'un contre l'autre, retour nés contre la muraille, les tètes en bas. Les meubles, entassés au milieu du salon, les pieds en l'air, formant barricade. Les objets d'art épars : magots coiffés d'abat-jour, bronzes'tenant dans leurs bras un éventail en plumes de paon. Les tapis, ficelés comme des saucissons gigantesques, roulés dans les coins. Les commissionnaires arrivant lourde ment : les Auvergnats maladroits, les méri dionaux avec l'accent à l'ail, les peintres sifflant du matin au soir Mme Angot ! et une poussière ! des moutons par troupeaux ! Au milieu de cet effarement universel, Mme Du mas, calme, impassible, donnant des or dres, et faisant placer chaque chose avec le goût artistique qui la distingue. Voilà le croquis exact du home de Dumas depuis un mois. Aujourd'hui que l'ordre règne avenue de Villiers, avouez qu'il a été héroïque !...