Extrait du journal

Nous avons oublié d’annoncer A nos lecteurs que le célèbre journal la Nation, fondé pour réunir tous les partis, a été aban donné par tous, et a cesse de paraître. Le patronage illustre de M. Arago, de M. Dupont (de l’Eure) et de M. Laffitte n’a fias pu lui assurer des destinées meilleures; etM. Cordier (du Jura), dont il reproduisait les soporifiques harangues,va se trouver forcé de se conlt nter de l’hospitalité de la Gazette et «le ses éloges. Il est vrai que la Nation, dit la Gazette, n’est suspendue que pour huit jours; mais on sait ce que parler veut dire. Les morts, après huit jours, sortent-ils du tombeau ? La Gazette ajoute encore que la Nation est victime de la rigueur du fisc, lequel exigerait «leux, cautionnement au lieu d’un.La Ga zette sait bien que c’est là une mauvaise plaisanterie, bonne tout au plus à faire avaler à ses abonnés..La Nation se trouve dans le cas où le Globe et dix autres journaux se sont trouvés. Quand il y a dissolution dans la société d’un journal,ou changement de gé rant, l’ancien cautionnement ne peut plus servir, et il en faut un nouveau ; et comme le Trésor ne rembourse les cautionncmcns qu'au bout de trois mois,il se trouve qu'en fait on a un cautionne ment double dans l’intervalle. Voilà toute l'histoire de la Nation, histoire ancienne et connue s’il en fut. C'est donc une défaite pour dissimuler le dernier soupir de la défunte. Que l’oubli lui soit léger !...