Extrait du journal
Parle, 9 octobre. On lit ce soir dans le Messager la dépêche suivante : « Calais, le 9 octobre, quatre heures du soir. « Windsor, le 8, cinq heures du soir. a Le roi est arrivé en bonne santé à Windsor, à deux heures. « Le prince Albert est venu à Porlsinouth le chercher à bord du Gomcr. « La reine l’a reçu au bas du grand escalier du château. « S. M. a reçu sûr sa route, de toute la population, l’accueil le plus vif et le plus cordial. » Nous prions tous les Français majeurs et non interdits, quel que soit leur drapeau politique, de vouloir bien comparer le rai sonnement des feuilles de l’opposition et le raisonnement du Globe, et de prononcer entre eux en âme et conscience. Les journaux de l’opposition disent, qu’en allant à Windsor, le roi de France va rendre hommage à l’Angleterre. Le Globe répond que, s’il en est ainsi, la reine d’Angleterre, en venant à Eu, est venue rendre hommage à la France. Le Globe ajoute que c’esl la reine d’Angleterre qui a commencé à rendre hommage à la France : d’où il suit, s’il est vrai qu’il y ait humi liation dans le voyage à Windsor, qu’il y a eu humiliation bien plus grande dans le voyage à Eu. Les journaux de l’opposition disent que c’est une injure pour la France d’avoir envoyé lord Wellington, l’homme ue Water loo, à la rencontre du roi des Français. Le Globe répond que c’était alors*une injure pour l’Angleterre que d’avoir envoyé le maréchal Soult, l’homme de la bataille de Toulouse, l’homme qui, après l'empereur, a fait le plus de mal aux Anglais, au couronnement de la reine d’Angleterre. C’est la France qui a eu l’idée d’envoyer à la reine de la Gran de-Bretagne la plus brillante personnification de sa gloire mili taire. L’Angleterre n’a pas cru être insultée, car elle a reçu le maréchal Soult avec acclamation, avec enthousiasme. Comment donc l’Angleterre aurait-elle supposé qu’on pût prendre pour une insulte le choix du duc de Wellington pour recevoir le roi des Français! Il est impossible de sortir de ce double argument : Si le voyage à Windsor est une humiliation, le voyage à Eu a été une humiliation bien plus grande encore, puisqu’il a pré cédé le voyage à Windsor Si'le choix du duc de Wellington pour recevoir le roi des Fran çais est une insulte, le choix du maréchal Soult pour aller au couronnement de la reine est une insulte bien plus grave encore; car l’un serait une provocation, et l’autre ne serait qu’une légiti me riposte. Il ne faut pas être un grand politique pour comprendre cela, il ne faut que du gros bon sens et la plus vulgaire logique. Com ment donc les lecteurs du Siècle, du Constitutionnel, du Natio nal, permettent-ils qu’on leur débite de telles billevesées? c’est se moquer d’eux, c’est les traiter avec un profond mépris. Ah I c’est eux qu’on humilie, c’est eux qu’on insulte en se permet tant de leur jeter au nez de telles absurdités, et en supposant...
À propos
Le Globe était un quotidien guizotiste dirigé par Adolphe Granier de Cassagnac, partisan d’une monarchie tempérée par une Constitution et deux chambres. Journal politique défenseur de la Monarchie de Juillet et du suffrage censitaire, il fut publié de 1837 jusqu’à 1845. Cette tribune politique orléaniste sombra peu avant la chute de Guizot, trois ans avant la Révolution de 1848 et la fin de la Monarchie en France.
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