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Le Globe, 15 août 1842

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Le Globe
15 août 1842


Extrait du journal

JtuiUrton Du ©loin. LES BONS AVIS (1). (IMITÉ DE L’ALLEMAND.) La nuit était devenue sombre et orageuse; Connor, après avoir tourné miclquc temps à tâtons, se trouva sous un hangar où il y avait des tas de gerbes et de bottes de foin. Désespérant de gagner la grande route avant le matin, et désirant goûter quelque peu de sommeil, il se pelotonna de son mieux dans un coin, et ferma les yeux; mais il ne put s’endormir aussi promptement qu’il l’aurait voulu, tant sa tète était troublée par tout ce qui lui était arrivé depuis trois jours, y compris l’incident des colporteurs et des bandits qui les avaient volés et battus. Le second avis de Fitz-Patrick l’occupait aussi naturellement, quoiqu’il uc s’expliquât pas bien encore quel péril il aurait pu courir au coin du bon feu qu’il venait de quitter. Bientôt le silence régna autour de la maison, et tout annonçait que la pluie qui tombait n’inquiétait guère les hôtes abrités sous ce toit hospitalier. Toutes les lumières qui scintillaient à deux ou trois fenêtres s’éteignirent. — Chacun est couché maintenant, sc dit Connor, et qui sait si une terreur panique ne m’a pas tout juste privé d’un bon lit qu’on m’cùt offert après le souper! Tout-à-coup un bruit frappe son oreille; il écoute : un cavalier appro che, s’arrête sous le hangar même, et descend de sa monture, qu’il attache à un poteau près d’une boite de fourrage. Ce cavalier était enveloppé d’un manteau de couleur brune, qu’il jet ta sur la selle du cheval. Cela fait, il porta la main â sa ceinture, et Connor entendit distinctement qu’il ar mait un pistolet. A ce son de sinistre augure, le pauvre Connor se tapit dans une gerbe, n’osant plus regarder de peur d’être vu. Heureusement qu’il y avait le cheval entre lui et le mystérieux personnage. Celui-ci se croyant seul fit quelques pas hors du hangar; Connor osa relever la tète, lorsqu’un petit coup donné à l’une des croisées basses de la maison, y fit apparaître une lumière qui permit â notre Irlandais de constater que le nouveau venu, si c’était un voleur, avait au moins un complice qui l’atten dait. Connor n’en trembla pas davantage; mais le soin de sa sûreté le ren dit aussi de plus en plus attentif. S’enhardissant jusqu’à aller se placer sous le ventre du cheval, il ne perdit pas un mot de l’entretien qui eut lieu entre le cavalier et une femme qui se mit à la croisée. — C’est vous, Marie ? — Te voilà donc venu, Denis, es-tu prêt ? — Et vous, êtes-vous préparée ? — Oui, Denis, si lorsque tu auras tué le vieillard que l’on m’a donné pour époux, tu promets le secret, et consens à jouir tranquillement...

À propos

Le Globe était un quotidien guizotiste dirigé par Adolphe Granier de Cassagnac, partisan d’une monarchie tempérée par une Constitution et deux chambres. Journal politique défenseur de la Monarchie de Juillet et du suffrage censitaire, il fut publié de 1837 jusqu’à 1845. Cette tribune politique orléaniste sombra peu avant la chute de Guizot, trois ans avant la Révolution de 1848 et la fin de la Monarchie en France.

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