Extrait du journal

M. Barrot a déclaré aujourd’hui qu’il voterait volontiers la ré gence aux jeunes princes, (ils du roi, qui se sont tous si noble ment fait connaître en Afrique ; mais il a déclaré qu’il 110 voulait pas engager les races futures, en établissant le principe de l’héré dité pour les régences. Nous avons entendu avec douleur, mais sans étonnement, les divers orateurs de l’opposition exprimer la même pensée. L’est un étrange scrupule, selon nous, que celui qui consiste à laisser leur libre arbitre aux générations qui nous suivront, comme s’il était au pouvoir de quelqu’un de le leur enlever. Fai sons ce qui nous va, à nous ; la postérité en fera autant. Est-ce que nous avons été engagés par toutes les lois politiques qui se sont succédé, depuis cinquante ans? Non. Eh bien, soyons per suadés que nos neveux feront comme nous. Donc, M. Barrot a protesté en faveur des libertés de l’avenir, qu’il s’est refusé à aliéner; et comme on lui faisait observer qu'il 11e les aliénait nullement, parce que l’avenir saurait les prendre, s'il le jugeait nécessaire, M. Barrot s’est mis à plaider le contre, après avoir plaidé le pour, et il a prétendu que l’avenir ne pour rait pas se soustraire à une loi actuelle. C’est bouffon dans la bou che d'un homme qui chante tous les jours les gloires diverses de la révolution de juillet.. Il y a un argument surtout, sur lequel M. Barrot a fortement ap puyé, pour faire repousser l’hérédité, en matière de régence: c’est que ce serait là une chose nouvelle. Ainsi, les choses nouvelles ef fraient les hommes du progrès; et M. Barrol, qui a conduit le roi Charles X à Cherbourg, a de la répugnance à faire ilu nouveau !...