Extrait du journal

leurs frégates auraient eu quelque peine à franchir les vingt-cinq lieues de mornes et de savanes qui séparent le lac de la mer, pour aller en faire le blocus. La ville de Saint-Jean est un port de mer, et par conséquent située sur le bord de la mer. La rivière qui des cend du lac à la ville n’est pas assez large et assez profonde pour permettre aux navires de guerre de la remonter. Le passage d’une mer à l’autre, par cette rivière et par le lac, parait assez pratica ble, au moyen d’un canal du lac à la baie de Papagayo; mais le passage par le Chagres est cinq ou six fois plus court, sans être plus diflicultuéux , et il y a déjà quatre ou cinq ans qu’une compagnie française y travaille. Il serait fort à souhaiter que l’un ou l’autre de ces deux passages vint ii s’ouvrir; et fussent-ils ouverts tous les deux, cela n’en vaudrait que mieux pour le commerce. En somme, nous ne nous associerons pas aux récriminations des journaux français contre les prétendus projets de l’Angleterre, (.cite nation lait scs affaires, et nous ferions bien de l’imiter en son geant aux nôtres. Cela vaudrait mieux que de crier. Du reste, nous nous jetons sur le nord de l’Afrique, lorsqu’elle 11e se jette pas encore sur le nord de l’Amérique ; et s’il y a quelque différence en tre elle et nous, c’est qu’elle prend de bons endroits et que nous en prenons de mauvais. Nous poussons d’ailleurs de tels cris à Vidée qu’elle pourrait trouver à redire à notre conquête de l’Algérie, qu'il est plus que bouffon de vouloir la quereller sur son établissement de Balise et de la baie des Mosquitos. Elle a pris au moins la peine d inventer un roi indien, qui a fait testament en sa faveur, tandis que nous dépouillons ce pauvre Abd-el-Kader, qui 11e parait nulle ment décidé à nous nommer ses légataires....