Extrait du journal

L’opposition avait bien ses raisons, quand elle faisait demander par le fausset de Y honorable M. Isambert que le régent ne fût in violable que dans ses actes de régent. C’est qu’elle se proposait de l’insulter à la première occasion , et cela, sans courir de risques. Aussi s empresse-t-elle de jouir de son temps, en commençant son système d’outrages à l’égard de M. le duc de Nemours, même avanl uuu le vote de la chambre des pairs 11e lui ait dévolu l'éven tualité de la régence. Les populations de l’Est, que M. le duc de Nemours vient de traverser, ont eu l’idée de lui témoigner par leur empressement l'attachement sincère qu’elles portent à sa famille. C’est là ce que les journaux de l’opposition trouvent très mauvais, et poursuivent de leurs injures. Le Courrier français trouve que c’est une repré sentation qu’on nous donne; le Siècle appelle cette réception faite au prince par le peuple une cérémonie théâtrale. Voilà comment s’ex priment les journaux dynastiques, ainsi qu’ils s’appellent. Le National, lui, est dans son rôle, quand il attaque la dynastie. 11 ne veut pas de la royauté du Louvre, et il aime bien mieux pren dre la sienne dans le ruisseau. C’a toujours été le goût de la répu blique. 11 s’attache donc, comme il lé dit, à envisager le côté bouf fon des éloges adressés à M. le duc de Nemours ; il trouve que ces éloges exhalent des senteurs nauséabondes; et il va jusqu à outrager un respectable prélat, M. le coadjuteur de Strasbourg, en disant qu’il s est char gé du personnage de l’Aurore. Voilà les premières fleurs (pie M. le duc de Nemours rencontre sur sa route politique. Ces pauvres journalistes patriotes ne peuvent pas souffrir les hommes d’esprit, de savoir et de tenue, et ils ne pardonnent pas à M. le duc de Nemours d’être tout cela, et de le montrer. Mon Dieu ! en un temps où les princes ont si peu de privilèges, il serait bien juste pourtant de leur laisser leur mérite personnel! Un jour, au commencement de la révolution, le duc Mathieu de Montmorency fut rudement coudoyé dans la rue par un ouvrier, et il lui répondit, en reprenant son équilibre : •« Citoyen, nous sommes pourtant égaux ! » Admettons donc au moins que les princes sont nos égaux, et (pie leur esprit, quand ils en ont, vaut le nôtre....