Extrait du journal
Leurs journaux, dans la vivacité d’une impatience qu’il est aisé d’apprécier et de qualifier, signifiaient aux ministres d’avoir à s’éloigner au plus tôt el de remettre leurs portefeuilles entre les mains d’un nouveau ministère dont la composition n’était un mystère pour personne. En présence de cette difficulté, le parti conservateur trouva dans son intelligence, dans son dévoûmerit, dans son patriotisme une résolution qui mit un terme à une situation si périlleuse. Il s’as sembla, se compta, et après avoir solennellement accepté M. tluizot comme le chef du parti conservateur, il dit aux ministres du jf) octobre : « Demeurez au pouvoir. Vous avez notre confiance el vous pouvez compter sur notre concours. La majorité vous est acquise dans les chambres. Le pays que nous représentons ap prouve votre politique. Marchez, nous vous suivrons. » Dès cet instant, l’intrigue lut déjouée. Le ministère, retrempé par cette manifestation si digne, si terme, si sensée, reparut, à la tribune, et vous avez vu s’il a soutenu honorablement la bataille que l’opposition lui a livrée pendant sept mois, et si le parti conser va leur lui a fait jamais défaut, Certes, il importe aux gouvernernens constitutionnels d’avoir à leur tête des hommes d’honneur, de volonté, d’intelligence; mais, ce qui leur importe avant tout, c’est d’avoir dans les chambres un grand parti fortement constitué, marchant résolument vers le même but, ne se laissant morceler par aucune intrigue et soutenant avec dévoùmenl et courage les hommes dans lesquels ils ont placé leur confiance. Alors le pouvoir est fort, alors le pou voir peut entreprendre, car il est assuré d’une longue existence. Et lorsque, comme en France, le parti puissant est formé des con servateurs, des hommes qui veulent la paix, le travail, l’honnê teté, l’honneur de la nation, les peuples peuvent se livrer en toute sécurité aux entreprises qui font leur gloire et leur ri chesse, car ils savent qu’un long avenir de prospérité leur est réservé. Et c’est pourquoi nous nous félicitons, en énumérant les bons résultats de la session de 1845, d’avoir à constater l’atti tude qu’a prise le parti conservateur dans toutes les grandes questions, et d’avoir acquis la preuve que rien désormais ne peut entamer son homogénéité el son dévoùmenl à la couronne et à la politique du -29 octobre, politique d’ordre, de progrès et de conservation....
À propos
Le Globe était un quotidien guizotiste dirigé par Adolphe Granier de Cassagnac, partisan d’une monarchie tempérée par une Constitution et deux chambres. Journal politique défenseur de la Monarchie de Juillet et du suffrage censitaire, il fut publié de 1837 jusqu’à 1845. Cette tribune politique orléaniste sombra peu avant la chute de Guizot, trois ans avant la Révolution de 1848 et la fin de la Monarchie en France.
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