Extrait du journal
Jtuillrîon lui ©lobr. COURRIER DE LA CAMPAGNE. Paris en automne. — Lo voyage du roi. — Un nouveau mot. — Digression sur le tabac et sur les fumeurs. — Un procès. — Les vrais tyrans. — Paris et la Chine. — Victor llugo, pair. — Le procès d’un Montmorency. — Raison du jury. — Le clair de lune. — Un succès de l'abbé Dclille. — La romance du berger. — Nouveau système d'astronomie. — La foire de Saint-Michel. — Danger de combattre avec un nègre. — Impression de \oyagc.— Encore Pourceaugnac. — Le manuscrit. t Au contraire du Courrier de Paris, nous dit le voyageur qui venait de la capitale et attendait dans le salon que lo dîner fût terminé, je pense d’abord et je vous dirai que Paris est charmant à cette heure, qu’on y marche librement, gaîment, et qu’on peut l’admirer, l’aimer à son aise. On n’y sent pas trop mauvais, l’air y est vraiment plus pur, moins disputé, et la place aussi. Vous êtes servi à merveille au cabaret, où l’on est enchanté de voir entier un consommateur qui demande.enfin du champagne de Mouette frappé. On est charmé de vous recevoir, on vous sourit, on s’occupe de vous, ce qui n’aura certainement pas lieu dans un mois ; alors on ne vous distinguera pas, on ne vous servira pas, on ne vous chérira pas, comme cela se dit en Normandie; et puis 1 au tomne est si beau, si bon à Paris î Qui donc a dit que l’automne n’y existait pas? Le roi du sport, jo crois ! Où donc se cache-t-il pour ne fias le voir? Ce soleil du mois d’octobre sur les boulevarls, sur les Tuieries, sur les Champs-Elysées, sur le bois, sur les saules du Neuilly, sur les côteaux de Malmaison, sur les vignobles de Suresnes, sur Auteuil, sur Saint-Cloud, éclairant des scènes si animées, des massifs d’ar bres si divers, de ses rayons languissans, ce n’est pas là un automne t Pour moi, ajoutait le voyageur, je ne vois de ligures calmes, riantes et un peu heureuses à Paris que dans cette saison, lorsqu’elle est, comme cette année, si tiède, que le tonnerre s’en est mêlé !... Oui, le tonnerre, je l’ai entendu ; c’est la première fois qu’on a entendu Dieu tonner dans co temple du bruit et de la confusion. Je ne donnerais pas ma course à Paris, en automne, pour tout l’hiver que j’y passe; c’est le seul temps où l’on n’y étouffe pas, de jour et de nuit, ou le raout infernal, image du siècle, ne peut se produire, et se garde bien de sortir de son enfer. —Avez-vous remarqué que dans un raout, les glaces étaient chaudes et sentaient le gaz ou l’homme? — Oui, vraiment, et tout ce qu’on y sert aussi. '. — Est-ce là tout ce que vous nous rapportez de nouvelles de notre cher Paris ? dit une grande demoiselle qui mène toutes les valses à deux temps. — Mais, à peu près; on n’y dit rien, on n’y pense rien; tous les journaux ont, depuis quinze jours, fait le même article sur le voyage du roi en Angleterre, les uns pour, les autres contre : qui lisait à ce su jet la France, la Quotidienne, la Presse, la Gazelle, le National ou la Réforme, se trouvait n’avoir lu qu’un journal et qu’un article; c’était diablement monotone. Toutes ces flammes, toutes ces colères n’ont pu échauffer personne, et tout s’est passé tous les jours comme à l’ordi...
À propos
Le Globe était un quotidien guizotiste dirigé par Adolphe Granier de Cassagnac, partisan d’une monarchie tempérée par une Constitution et deux chambres. Journal politique défenseur de la Monarchie de Juillet et du suffrage censitaire, il fut publié de 1837 jusqu’à 1845. Cette tribune politique orléaniste sombra peu avant la chute de Guizot, trois ans avant la Révolution de 1848 et la fin de la Monarchie en France.
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