Extrait du journal
Parle, 27 octobre. Nous avons dit hier que l’incendie de la Basse-Terre était dû à la malveillance et que les seuls coupables n'étaient pas les noirs qui avaient mis le feu aux maisons. En avançant de pareils faits, en portant une accusation aussi grave, nous n’avons été ni légers, ni passionnés. Notre conviction, nous l’avons formée non seule ment par la connaissance approfondie que nous avons des hom mes et des choses des colonies, mais encore sur des lettres éma nées des habitans les plus considérables de la Guadeloupe, et aussi, il faut le dire, par la lecture de certains écrits publiés en France. L’émotion causée par noire article, la gravité des allégations qu'il renferme, tout nous fait un devoir de porter aujourd’hui ù la connaissance du public une partie des pièces par la lecture desquelles nous nous sommes édifiés ; elles émanent, nous le répétons, d’hommes graves et courageux, qui ne s’impressionnent pas à tort et ne s’effraient pas facilement. Leurs témoignages ne sont pas le résultat de bruils vagues ré pandus en l’air, mais la conséquence défaits que leur position éle vée dans le pays les met à.môme d'observer chaque jour. Voici deux de ces lettres : « Du 27 septembre 1844. « Les affaires reprennent avec ce calme, ce courage que vous avez vu nos colons déployer dans des circonstances bien autrement critiques. Toutefois, il faut le dire, cette tranquillité ne date que de quel ques jours et les esprits ont peine à reprendre leur cours. Pourquoi cela? c’est qu’il ne nous a pas été possible de voir dans cet incendie un fléau naturel, une de ces calamités dont los causes nous sont étrangères. Non, mon ami, les plus incrédules ont cu à constater dans ces jours do deuil les terribles résultats d’une malveillance qui paraît organisée, et la mal veillance ne fait souvent que sommeiller. Aujourd’hui elle se tiendra dans l’ombre, parce que la justice, la population entière sous les armes, ont les yeux sur elle ; mais que l’oubli nous assoupisse, et les malfai teurs seront de nouveau sur la brèche. La tentative, si heureusement découverte à la maison Nesty, a révélé ce système organisé qui porte à croire que le feu a été mis, sinon à la mairie, car la courbe décrite par les flammèches pourrait jusqu’à un certain point expliquer l’incendie do ce côté, mais du moins à la maison Lanrezac même. Quoiqu’il persiste dans d’adroites dénégations, Jean aura sans doute à répondre devant los assises à d’accablans témoignages. Dieu veille que le repentir tombe dans le cœur de cet homme, s’il est coupable, et qu’ils nous fasse con naître ses complices 1 Alors seulement nous pourrons penser au repos ; jusqu’à co jour, soldats et miliciens, nous aurons à supporter les fati gues d’un service bien dur, mais nécessaire. »...
À propos
Le Globe était un quotidien guizotiste dirigé par Adolphe Granier de Cassagnac, partisan d’une monarchie tempérée par une Constitution et deux chambres. Journal politique défenseur de la Monarchie de Juillet et du suffrage censitaire, il fut publié de 1837 jusqu’à 1845. Cette tribune politique orléaniste sombra peu avant la chute de Guizot, trois ans avant la Révolution de 1848 et la fin de la Monarchie en France.
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