Extrait du journal

Le Siècle, en répondant ce matin à notre article sur les affaires d’Espagne, dit que notre tactique consiste, non à approuver ex plicitement la reforme de la constitution de 1837, mais à soutenir que l’Espagne n’attache qu’une importance secondaire à ce pro jet. Le Siècle commet volontairement une grande erreur. Nous avons soutenu et nous soutenons encore, en effet, que l'Espagne, qui n’accepterait pas sans s’inquiéter tous les rois qu’on voudrait lui donner, parce qu’elle est monarchique, a accepté et acceptera, sans s’en inquiéter, toutes les constitutions possibles, parce qu’el le n’est pas constitutionnelle ; mais en formulant cette opinion ui pouvait paraître hardie hier encore, et que des nouvelles 'aujourd’hui ont si complètement confirmée, nous n’avons pas cherché à éviter les difficultés de la question, en prenant un biais habile. En fait de franchise et de netteté, nous ne croyons pas être en reste avec le Siècle, et le cauteleux journal de M. Barrot est mal venu à reprocher au Globe de n’avoir pas le courage de ses opinions. Nous nous déclarons hautement partisans de la réforme de la constitution de 1837. , . . A nqtre avis, cette réforme est non seulement utile, mais in dispensable pour assurer l’exécution des lois du pays et donner au gouvernement la force d’action dont il a besoin pour fonc tionner utilement. . Le Siècle nous demande si la négation de la souveraineté de la nation, la suppression du jury en matière de délits de presse, l'abolition de la garde nationale, et toutes les autres mo difications apportées par le projet de réforme à la constitution de 1837, sont des mesures loyales et conformes aux principes do la révolution qui a donné le trône à Isabelle, à l’exclusion.de don Carlos. Nous répondrons que ce sont au moins des mesures né cessaires pour donner de la vie et de la force au gouvernement de la reine, et que sans elles il n’y « pas de ministères possibles ni d’ordre à espérer. Nous ne voulons pas rechercher avec le Siècle si Ferdinand Y II a eu raison de briser la constitution décrétée |mr les eortès qui avaient sauvé sa couronne; la question n’est pas là, selon nous....