Extrait du journal

Nous avons été les premiers à attirer l’attention du gouverne ment sur ce qui se passe en ce moment dans nos colonies des Antilles. Nous n’avons pas craint de prendre l’initiative en face des indignes menées de certains abolitionnistes et d’attribuer l’in cendie de la Basse-Terre à ses véritables auteurs. Aujourd’hui, plusieurs journaux viennent appuyer notre opinion des renseignemens qu’ils ont recueillis. Le Constitutionnel et le Na tional publient plusieurs lettres qui établissent, comme nous l’avons dit, que l’incendie de la Basse-Terre a été l’œuvre de la malveillance. Le Constitutionnel va plus loin ; il cite une lettre écrite de Saint Fierre-Martinique dans laquelle il est parlé de la saisie de deux ballots de pamphlets incendiaires arrivés sur le Bon Henri dans cette ville, et aussi d'un vaste complot qui s’ourdissait dans l’ombre et qui aurait été déjoué par l’autorité, heureusement avertie à temps. Voici cette lettre : « Saint-Pierre-Martinique, le 26 septembre. « Le gouvernement anglais poursuit son œuvre. 11 veut que l’Angle terre soit la seule marchande de sucre. Pour atteindre ce but, tous les moyens lui sont bons ; on commence à ressentir ici les effets de la visite a Paris du trésorier de la* société pour l’abolition de l’esclavage. Ce tré sorier a réveillé le zèle do la succursale de Paris. « On vient de saisir deux ballots de pamphlets apportés ici par le lion-Henri, qui est arrivé tout récemment du Havre. Ces écrits incen diaires ont exalté les tûtes de quelques malheureux. Un vaste complot s’ourdissait. L’autorité, heureusement avertie à temps, a pris les mesu res nécessaires; elle tient le fil de cette machination ; néanmoins, les craintes sont très vives. « Il est triste de penser que c’est dans un but philantropique qu’on pousse les nègres à égorger les blancs, ou qu’on mettra les blancs dans la dure nécessité de sévir contre les nègres. « La Guadeloupe est aussi sur le qui-vive. Un nouvel incendie s écla té au quartier de Sainte-Rose.»...