Extrait du journal
Parle, 30 octobre. H vient de se tenir h Bordeaux une assemblée contre les inté rêts vinicoles. Des gens de beaucoup d’esprit se sont réunis plu sieurs jours, pour poser et pour résoudre les curieux problèmes que voici : 1° La cause des propriétaires de vignes ayant l’avantage d’èlre fondée en raison et en équité, comment lui procurer le désa vantage de paraître injuste et absurde? 2° Le gouvernement et les chambres avant manifesté, soit par (les actes positifs, soit par leurs intentions bienveillantes, l'inté rêt réel qu’ils portent aux propriétaires de vignes, comment faire comprendre au gouvernement et anx chambres qu’on ne tiendra compte ni de leurs actes ni de leurs intentions? 3° La cause des propriétaires de vignes avant besoin de la pu blicité, et ayant été longtemps mal jugée, parce qu’elle n’etait pas assez connue, comment s’y prendre, pour rendre impossible à tout journal qui se respecte l’exposition et la défense de cette cause? Ces trois problèmes, qui semblaient offrir des difficultés sé rieuses, ont été parfaitement résolus par le congrès vinicole de Bordeaux. L’exposé des résolutions prises par le congrès va mettre cette vérité dans tout son jonr. En fait d’impôts, le principe incontesté et incontestable, c’est de ne pas imposer un fonds au-dessus de son revenu, et un produit au-dessus de sa valeur vénale. C’est le principe qui préside à l’impôt territorial, c’est celui qui doit présider à l’impôt indi rect. Seul de tous les produits soumis a l’impôt indirect, le vin paie un impôt au-dessus de sa valeur vénale. En un mot, il n’y a aucune espèce de rapport entre l’impôt et le prix du vin. De mander qu’on rétablisse la proportion, que l’impôt ne puisse dépasser la valeur moyenne du vin, est demander une chose juste, praticable et utile à la fois au producteur, au consomma teur et au Trésor. Au producteur, parce que ses produits s’écou leront plus facilement et à meilleur prix, n'étant pas grevés d’un droit exorbitant ; au consommateur, parce qu’on pourra lui fournir des vins naturels,, lorsqu’on pourra en retirer un prix rémunérateur; au Trésor, parce que le danger de la fraude ne sera plus en rapport avec le bénéfice de la fraude, et qu’il en coûtera moins de payer un droit modéré que de payer les Irais nécessités par l’opération de l’entrée frauduleuse ou de la falsifi cation à l’intérieur des villes. Il ne se trouvera presque personne en France qui ose contester la nécessité êl la justice de rapprocher l’impôt d une denrée du prix de cette denrée. Cela tombe sous le sens. Eh bien 1 savez-vous ce que va demander le congrès vinicole de Bordeaux ? —Deux impossibilités et deux absurdités. — Il demande ou qu’on abolisse les contributions indirectes sur les...
À propos
Le Globe était un quotidien guizotiste dirigé par Adolphe Granier de Cassagnac, partisan d’une monarchie tempérée par une Constitution et deux chambres. Journal politique défenseur de la Monarchie de Juillet et du suffrage censitaire, il fut publié de 1837 jusqu’à 1845. Cette tribune politique orléaniste sombra peu avant la chute de Guizot, trois ans avant la Révolution de 1848 et la fin de la Monarchie en France.
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