Extrait du journal
Les grandes luttes parlementaires attendues se sont^ métamorphosées en perspective de six mois de loisirs, et les partis politiques sont rentrés dans leurs positions pour y former les faisceaux. Nous renonçons à mettre d’accord le Message présidentiel du 7 juillet et même la déclaration ministérielle du *23 avec le langage que M. le général de Chabaud-Latour, ministre de l’inté rieur, a porté hier à la tribune. Le gouverne ment a paru subir la prorogation, bien plus que la désirer ; mais, pour le public, il reste difficile d’expliquer pourquoi, après avoir été si pressant la veille, il se montre le lendemain si patient et si résigné. M. le général Changarnier, qui n’a pas oublié ses classiques, a cité les vers charmants du poète latin sur les douceurs de la villégiature ; mais quand Horace célébrait ainsi son repos, il n était pas chargé d’assurer celui de Rome. En ajour nant l'accomplissement de son devoir, l'Assem blée prend un congé qu'elle n’a pas mérité, et elle laisse l'esprit public en proie a des anxiétés contre lesquelles la lassitude elle-même sera impuissante à le protéger. Si les républicains sont dans la consternation, les feuilles conservatrices sont, à bon droit, hères de leur victoire. Il y a toujours une chose sur laquelle elles sont d’accord, c’est la haine de la république. Elles peuvent ne pas s'entendre sur certain nombre de questions, mais l’opinion qui les divise le moins, c'est la république — non pas précisément dans le sens que lui attribue M. Thiers — car, ce qui nous divise le moins, c’est la peur et la honte de ce gouvernement qui n'a jamais rien produit que des émeutes, des scandales, des humiliations et la ruine nationale. Nous ne nous étendrons pas longuement aujourd'hui sur ce sujet et nous nous conten terons de donner quelques extraits des feuilles 3ni nous paraissent le mieux refléter l'impression es divers partis anti-républicains. En première ligne, citons le Constitutionnel. 11 est impossible de mieux interpréter la satisfaction des honnêtes gens en présence de la déconfiture radicale : Ce n’est pas la république qui a été tuée hier. Pour être tuée il faut vivre, et la république ne vivait pas ; jamais eiie n’a vécu, jamais même elle n’est ce qui s’apV !! née. Peut-on dire que ce fœtus informe, mons'.vuc.. et p r-dessus tout outrageusement artificiel, :r :.. , foi* l’émeute triomphante a fait le simudes entrailles de la France éventrée, ait été u’êaVare viable? Peut-on dire seulement que ce mannequin ait été le îétiche en qui se personnifiait une abstraction à peu près définie, une entité virtuelle, un être de raison ? Non ! et l’impitoyable analyse de M. de Bvoglie a mis en évidence hier la seule réalité cachée derrière le néant de l’idole républicaine, à savoir : la révolution, rien que la révolution, toujours la révolution ! La P ut rie : On a réduit au silence les révolutionnaires par nais sance ou par ambition ; on a montré que l’accord exis tait, plus compacte encore qu'au 24 mai, entre la ma jorité et le Maréchal ; on a enfin infligé un rude échec ii tout le parti républicain radical, qui se plaint, se lamente, se désole. Ces pleurs et ces sanglots prouvent que nous pouvons, nous comme le pays, nous rassurer et nous réjouir. Quand la république baisse, le pays se relève ; quand elle végète, la France prospère. On a tué la république, ou du moins on l’a grièvement blessée ; donc, nous pouvons vivre. Le Journal de Paris, qui s’y connaît en stratégies parlementaires, s'exprime ainsi : La proposition de M. Casimir Péricr était, à l’insu, nous n’en doutons pas, de son honorable auteur, et malgré les dénégations de son avocat, M. Dufaure, une machine de guerre radicale. La proposition Périer avait non-seulement pour but d’assurer la revanche du 24...
À propos
Fondé en 1874, Le Journal de Saint-Jean-d’Angély était un bihebdomadaire régional conservateur. En 1877, il devient L’Union conservatrice puis prend le nom d’Union Nationale en 1898 avant de revenir à son nom initial la même année, puis de devenir le Journal de Saint-Jean-d’Angély (L’Union nationale). Il paraît sous ce nom jusqu’en 1941.
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