Extrait du journal

« Contrairement à ce que vous pouvez croire, la politique procure des.joies jégales à la possession des plastiques inertes, puisqu'elle est elle-même l'art vivant et supérieur et peut devenir dans certains cas l'art incomparable de plaire à tout le monde. C'est ce qui arrive dans mon heureuse circonscription. Ici, pas de luttes, de colères, ni. même de futiles controverses, mais un régime de mansuétude où les pires Catilinaires gardent toujours des tons charmants d'églogue. Les .électeurs divisés de Villefranche, ayant compris que leur élu, quel qu'il fût, n'entraverait point à lui seul le destin de la République, résolurent un jour de remplacer les champions de leurs doctrines disparates par un défenseur de leurs intérêts communs. Du moment où l'on n'évaluait plus le candidat à la forme de, sa pensée, mais au volume de son rapport, il était naturel qu'un Maruéjouls, Sont la famille, associée depuis trois cents ans à l'existence de ce pays, a mis Bon nom au faîte et sa fortune à la base 'de toutes ses institutions d'utilité publique, restât son avocat devant les Chambres. Les révolutionnaires de Decazeville et les conservateurs des campagnes sont également fidèles à cette conception rémunératrice, et, bien que chacun.d'eux connaisse,mes préférences, qui ont à l'heure présente toutes sortes de bonnes raisons d'être ministérielles, aucun ne songe à m'en demander le moindre compte. Je pourrais tout aussi bien être royaliste, blanquiste ou méliniste qu'ils né m'en sauraient pas mauvais gré, pourvu qu'au milieu de ces variations sentimentales, je demeure toutefois d'un rendement' in variable....