Extrait du journal

Tout d'abord, simultanéité *ne Veut pas dire totalité. En admettant que, tous ensemble, on désarme, on ne désarmera point entièrement. Il aura, de toute nécessité, un petit « quelque chose que chacun devra bien garder l'Angleterre aura tout de même besoin de quelques croiseurs pour ses dominions et de cipayes pour ses Indes le Japon, de gendarmes en Mandchourie la France, de tirailleurs au Maroc ou dans TAnnam d'autres, de police chez eux. L'irritante et éternelle querelle de parité subsistera donc sur le petit « quelque chose comme elle existe pour le grand tout. L'Angleterre ne garderait-elle que vingt croiseurs que l'Amérique prétendrait en avoir autant, et là France ne conserverait-elle qu'une armée coloniale de 50.000 hommes que l'Italie prétendrait en conserver une équivalente. Comment concilier, même sur un plan réduit, toutes les jalousies, toutes les rivalités et tous les besoins de prestige ? Mais cela n'est rien encore à Côté des difficultés du contrôle. Là, vous pouvez en être certain, sera la pierre d'achoppement de toute conférence de désarmiement!? quelle que soi*«la formule sur laquelle elle travaille. Dans les travaux préparatoires de la conférence on a envisagé la création d'une commission de contrôle permanent siégeant à Genève. Les Français n'y voient pas la moindre objection. Il sera toutefois réjouissant de voir l'accueil que l'Amérique, laquelle ne veut rien avoir affaire avec l'Europe, ni surtout avec la S. D. N., réservera éventuellement à une délégation de' Genève venant visiter ses arsenaux de guerre et prétendant examiner sur place ses hangars d'aviation. Il sera encore plus réjouissant de voir la Russie soviétique ouvrir les portes de ses usines et les registres de son armée rouge aux enquêteurs bourgeois venus du lac Léman....