Extrait du journal

• l*remier tableau une nuit d'août 1896. Là-bas, au fond de la Corne-d'Or, dans les ruelles étroites de Has-Keui, à l'ombre de Gonstantinople endormie, un coup de sifflet vient de retentir. Le long des maisons étroites et basses des ombres, glissent, et devant les petits cafés grecs des rassemblements silencieux se forment. Soudain, une vitre grince, puis deux, puis dix. Des portes cèdent avec des craquements sourds. Un cri humain déchire l'air, puis vingt, puis cent autres. En un quart d'heure, c'est dans la nuit une mêlée effroyable. Des femmes sont arrachées de leur lit, traînées par les cheveux et violées dans le ruisseau ou égorgées. Des enfants à la mamelle ont le corps coupé en deux d'un seul coup de yatagan ou bien la' chair découpée en lanières. Des hommes ont les yeux crevés ou les poignets coupés. La trique s'abat indistinctement sur tout, mobilier ou crânes humains, et les morceaux de chairs'amasBént en tas, pêle-mêle avec les débris,de chaise, tandis que le sang coule en mêmes ruisselets avec le vin....