Extrait du journal

Uu un ouvrier aille porter sa semaine aux courses et la perde, et, au retour, se dispute avec sa femme, repousse ses enfants, qui pleurent, c'est triste, c'est pitoyable. Et ces scènes de famille sont navrantes. Mais ne relèvent-elles pas de l'image d'Epinal ou d'un livre de morale à l'usage des jeunes gens qui pourraient être tentés de mal tourner? Parmi les victimes des courses, choisir l'ouvrier, et, parmi les ouvriers, en choisir un d'une crédulité excessive aux chevaux et à ceux qui les montent, jobard, paresseux, brûlant d'épater ses camarades par beaucoup de pièces de cent sous, prenant, en l'absence de sa femme, les économies du ménage dans la cache où elles sont déposées,de sorte que, lorsque le concierge se présente, une heure après, pour réclamer le terme, il n'y a pas moyen de le payer, ce théâtre n'est-il pas banal, facile, enclin à la grossièreté, brutal, larmoyant et, bien loin d'attirer, ne pofte-t-il pas à détourner la tête? Que l'oeil d'un homme simple s'allume à l'appât d'un gain qu'on lui raconte, qu'il morde à l'hameçon et qu'il y soit pris, comme psychologie, c'est bien sommaire. Aussi, en avant les décors le faux luxe un jour de veine, la mansarde sans feu après la déveine, la fillette s'échappant pour se prostituer; enfin, le musée des horreurs ainsi qu'on le montre à la foire. Entrez, messieurs, mesdames on ne paie qu'en sortant!...