Extrait du journal

Lamanœuvre extraordinairement hardie du brave Dewet et de ses compagnons a raison, à'la fin, du plan de campagne inauguré par lord Roberts avec lord Kitchener comme lieutenant. Ce dernier, demeuré seul à la tête de vos troupes, est « en l'air sans communications assurées avec le Cap, ni avec Port-Elizabeth, ni avec Durban. Si vous demeurez obstinément dans vos garnisons du pays de l'or, vous y pourrez faire une belle défense; vous y pourrez causer encore de grandes pertes à l'ennemi assez fou pour vous y attaquer; mais comme vous n'avez plus maintenant une armée disponible de deux cent mille hommes à envoyer au secours de celle qui a déjà perdu plus de cinquante mille soldats, et qui va se trouver bloquée à plus de quatre cents kilomètres des endroits où l'on se bat,je vois se lever sur les armes britanniques l'aurore d'un désastre sans pareilLes Boers, messieurs les Anglais, viennent d'entreprendre et de réussir ce que nous avons vainement essayé, nous autres Français, pendant la guerre de 1870-71. Quand Bourbaki se lança vers l'Est, avec tout ce qu'il nous restait de jeunes troupes, il espérait pouvoir couper les lignes allemandes, arrêter dans son cours le formidable fleuve qui charriait des wagons de munitions et des approvisionnements de toutes sortes de Strasbourg vers Paris,. vers Orléans, vers Dijon, vers Saint-Quentin, vers Lille, vers tous les points où la lutte continuait eaftore, inégale mais ^ach^rnée, entre les Roberts prussiens et nos Bothas de province....