Extrait du journal

On s'imagine facilement ce qu'un pareil nombre d'enfants, maltraités physiquement et abandonnés moralement, représente de souffrances accumulées. Mais savez-vous qui excelle dans le rôle abominable de bourreau ? C'est la mère, disent les statistiques. Vous entendez bien :.les mauvais traitements viennent plus fréquemment de la mère que du père. Et cela s'explique. Pendant que le père travaille à l'atelier ou s'abrutit en buvant, la femme est en contact avec ses enfants. Aux prises avec des difficultés de toute espèce et sans cesse renaissantes, contre lesquelles elle se sent seule et impuissante, elle vit dans une perpétuelle irritation et passe sa méchante Rumeur sur les .mioches en les rouant de coups. Le père, lui, rentre ivre, et quand il ne répond pas aux reproches de sa femme par une formidable raclée, tombe, dès son retour, comme une brute, dans un sommeil lourd et bruyant. Il est d'ailleurs juste d'ajouter que si la mégère bat plus souvent, quand c'est le père qui tape, il tape plus 'tort....