Extrait du journal

Et pourtant, de toutes les cimes Humaines, u \st celle dont on a le plus furieusement tente l'ascension. En Angleterre seulement, on compte i-rois mille ouvrages sur Napoléon. En France, les études, les essais, les histoires sont innomarables, et l'avalanche grossit toujours. Jusqu ''avènement du second empire, le sentiment public n'inspirait et ne supportait que les dithyrambes. L'épopée napoléonienne Subjuguait alors toutes les âmes, et depuis l'almanach jusqu'aux lyriques accents de Victor Hugo, tout concourait à sa gloire. Marco Saint-Hilaire et Beranger comptaient pour rhapsodes Ln deini-mil lion de vieux soldats qui l'avaient suivi dans ses chevauchées gigantesques à travers le monde, de Madrid il Moscou, du Rhin aux Pyramides, et se chantaient eux-mêmes en redisant ses victoires. Ces bonnes gens avaient fondé une religion héroïque et fait de leur chef un dieu. Mais lorsque la légende napoléonienne eut enfanté le second empire, la critique retrouva son tour. Nous sommes ainsi faits en France que rien ne trouve grâce à nos yeux de ce qui touche pu pouvoir. On a raconté plaisamment que le maréchal Soult perdait la bataille de Toulouse, chaque fois qu'il entrait au ministère, et qu'il la regagnait en sortant. De même, ceux qui détestaient Napoléon 111 ne pouvaient supporter que l'oncle habitât triomphalement l'Olympe et que l'encens du peuple montât plus longtemps vers lui. On l'en lit descendre, et le dieu laïcisé ne fut plus qu'un tyran....