Extrait du journal

J'ai visité hier un cuirassé, depuis le fond des machines jusqu'au second étage de son mât militaire. Et c'était encore un des moins mauvais. Je voyais, à côté de lui, quelqueS-uns de ses confrères qui ne le, valent pas, tant s'en faut! Si l'on s'en tient à l'extérieur, rien de plus formidable que ces énormes masses flottantes, portant des cuirasses épaisses de 40 centimètres d'acier, et braquant des canons longs de douze mètres, dont chacun pèse, sans son affût, plus de 46,000 kilos. Tout y est prévu et réglé scien.U&.quemeTit des appareils, mus par la vapeur, l'électricité ou l'eau, se chargent de toutes les besognes. Si l'on réfléchit un peu, on se demande « Qu'est-ce que tout cela deviendrait au milieu d'une bataille? » Ce monstre terrible ne vit etne se meut qu'au moyen de pièces délicates comme des pièces d'horlogerie. Imaginez-le soumis en même temps aux secousses d'une mer un peu grôsse, à l'ébranlement et au souffle des décharges simultanées de ses canons démesurés, aux ravages de quelqueobus éclatant dans ses parties désarmées dans quelle mesure le colosse sera-t-il détraqué et mis hors de combat? C'est te que la première expérienceenseignera au monde. Je doute que l'idée du grand cuirassé y survive.....