Extrait du journal
Cen'est point«leur))Maison. Ellen'appartient ni à MM. les comédiens, ni à M. l'administrateur, ni même à M. le directeur des beaux-arts ou. à son ministre. Elle est à nous. C'est « notre » Maison. Nous l'ayons faite de nos deniers et de nos gloires littéraires dont nous leur avons donné la garde. Il est certain que les,artistes y ont aussi leurs intérêts, etilserait suprêmement injuste de l'oublier; mais il ne faut point que le règlement de ces intérêts soit éternellement une cause d'anarchie et qu'il en résulte le plus grand dommage pour une institution qui n'a pas été créée exclusivement pour eux, mais r>our le Public. Il serait préférable de la voir disparaître tout à fait, et de régler .le compte de MM. les comédiens, et de supprimer toute subvention, et de s'en riemettre en tout et pour tout à la liberté complète, des théâtres, plutôt que d'assister plus longtemps à un pareil gâchis. Les protestations et même les applaudissements -qui ont accueilli à son entrée en, scène M. de Féraudy, après la publication de sa lettre de démission, sont là pour prouver qu'il est urgent de régler le conflit. La chose est assez sérieuse pour que l'on s'en occupe. Plus de Maison ou de l'ordre dans la Maison. Ceux qui auront à s'en occuper -et'il est à souhaiter, comme nous le disions hier, que le Parlement prenne la chose en mains et nommé, dès la rentrée, une commission-devront considérer avant tout que la Maison de Molière n'a de raison d'être que si elle remplit d'abord sa tâche, qui est de conserver à notre admiration et à notre éternelle éducation d'art les chefs-d'œuvre classiques consacrés. C'est, si vous le voulez bien, « le côté musée ». La subvention,puisque subvention il y à, devra être distribuée de telle sorte qu'elle mette MM. les comédiens dans la nécessité de nous offrir un nombre obligatoire de soirées classiques. Ceci est entendu. Mais le Théâtre-Français ne doit pas être seulement un muséè il ne saurait être uniquement un Conservatoire du Beau ce n'est là que la moitié dans l'encouragement du génie national vers le Beau. Gardienne de l'œuvre passée, la Maison doit encore ouvrir ses portes à l'avenir. Et c'est ceci qui est im.portant, car si la première partis c&»> ce programme n'a pas été jusqu'à ce jour absolument négligée, le Théâtre-Français a ignoré tout à fait la seconde. C'est ce que nous disions ici même, hier, dans l'article intitulé « Il faut en finir! » Nous montrions, pièces en main, de quelle inutilité se trouvait être, à ce point de vue, lasubvention, et nous ajoutions que nous indiquerions le remède. Il est tout simplement dans la subvention progressive, et M. Couyba, dans son rapport, en a donné une suffisante esquisse. On ne dira plus à un directeur « Vous jouerez je suppose vingt actes pas inédits par an et je vous donnerai 200,000 francs. » Ce contrat, jusqu'à ce jour, a été pour le public, comme nous le démontrions hier, uetraité de dupe.Ondiraceci au directeur (ici je laisse la parole à M. Gouyïia) « J'inscris à votre crédit par exemple 200,000 francs. Le jour où vous aurez joué une œuvre inédite d'un auteur qui n'aura pas eu des les théâtres subventionnés un nombre de pièces représentées donnant un total de dix actes, vous toucherez une somme de francs par acte, soit 30,000 francs si l'œuvre a trois actes,. 40,000 francs si elle en a quatre, à la dernière représentation. Le jour où vous jouerez une œuvre inédite d'un auteur ayant eu dans les théâtres subventionnés un nombre de pièces représentées donnant un total de dix actes, vous ne toucherez rien. Ce crédit de 200,000 francs, qui ne sera pas dépassé, représente pour vous un total de vingt actes, que vous êtes libre de jouer dans le- délai d'un an. » Ceci n'est qu'un aperçu du système.Il serait un encouragement énorme pour les jeunes, qui se verraient moins souvent repousses ou qui frapperaient moins timidement à une porte qui leur reste presque close. C'est aussi, en quelque sorte, le système des hors-concours appliqué à i'art dramatique....
À propos
Lancé en 1883 sur le modèle du quotidien britannique le Morning News, Le Matin se revendiquait être un journal novateur, « à l’américaine ». Son directeur Alfred Edwards entendait donner « priorité à la nouvelle sur l’éditorial, à l’écho sur la chronique, au reportage sur le commentaire ».
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