Extrait du journal

Nous avons eu :'occasion de causer longuement avec une personnalité neutre éminente qui a. récemment quitté l'Allemagne et qui y a séjourné longtemps. Elle était encore à Berlin il y a six jours. Nous n'avons pas le droit de faire état de certains détails, mais nous pouvons avec les renseignements qu'elle bous a donnés reconstituer en quelque sorte le drame passionnément intéressant qui'se joue dans le peuple et chez 6es gouvernants au moment fatidique où, il s'agit réellement de vaincre ou de céder. Tous les symptômes, nous a -dit en substance notre interlocuteur, démontrent que l'état-major a pleinement conscience qu'il lui faut donner immédiatement son effort suprême: Prolonger la guerre au delà dé l'automne prochain signifierait pour lui se trouver en présence d'ennemis nouveaux aux vastes ressources. Cette épreuve dépasserait la résistance morale et matérieUe de J'AIlemagne et encore plus de ses alliés. » La, majorité des chefs militaires avant 'l'armistice oriental voyait sans confiance cette nouvelle épreuve. -Depuis l'armistice.- fétat-majôr est redevenu puissant, plus qu'il ne le fut jamais. Mais cette puissance même augmente la haine dont; il est l'objet dans des proportions inconnues jusqu'à ce jour. il y a des associations de jeunes gens de dix-huit à, vingt-trois ans qui s'engagent par serment à' ne jamais porter una décoration militaire symptôme significatif...